Suite de notre article de report sur l’édtion 2022 du Hellfest, on revient sur la deuxième partie de la programmation (samedi / dimanche) et le show tant attendu (ou pas) de Metallica.
Samedi
On démarre la journée avec Xibalba à la Warzone, histoire de faire dans la finesse et de se rincer les oreilles pour aller voir Gary Clarke Jr. Ajout surprenant à la programmation, sur le papier on est assez loin de la scène rock / métal, mais justement, c’est ce qui m’a plu. Guitare et chant blues, gros solos de synthé à la Parliament, ç’a été une belle découverte.
Pour la suite on passe à la Valley avec Slift. Je connaissais pas, je comptais découvrir, mais c’était pas le truc qu’il me fallait à ce moment (surtout derrière Gary Clarke Jr. j’imagine). Mais bon, on est déjà placé pour les grecs de Villagers of Ioannina city qui a été la 2ème bonne découverte du week-end pour moi. Du stoner avec des instruments traditionnels grecque, sur le papier, c’est pas forcément mon truc, le nom non plus d’ailleurs n’est pas super vendeur, mais je vous recommande fortement.
Et Airbourne ! Pour les avoir vu il y a pas mal d’années maintenant (2010 peut être ?), je me devais d’y retourner. En terme de show à l’ancienne, Airbourne reste quand même une référence. Joel O’Keeffe est bourré d’énergie, s’amuse sur scène et c’est très communicatif.
3ème claque du week-end, et pas dans la Valley pour une fois : Myrkur, à la Temple. Une chanteuse folklorique danoise que je connaissais pas du tout, et dont le show m’a bien marqué. Bouffé d’air frais quasiment à la moitié du Hellfest, c’était juste ce qu’il fallait. 3ème bonne découverte du week-end.
Direction les Guns : j’avais vu Slash qui jouait les Guns, mais je ne voulais pas louper la vraie formation. Évidemment, il y a du monde, mais moins que ce que j’aurais cru (et beaucoup moins qu’à Metallica). Les Guns sont toujours là, mais en terme d’énergie, ce n’est plus aussi flagrant.
Heureusement, en terme d’énergie, Converge: Bloodmoon nous apporte la dose. Converge + Chelsea Wolfe + Stephen Brodsky (Cave In), c’est un mur de son, tout simplement.
Et enfin, encore un plaisir un peu coupable pour moi, mais Blind Guardian pour finir la journée, ça ne se refuse pas. Avec une setlist qui piochait dans beaucoup d’albums (en démarrant sur Nightfall in Middle Earth), et dans la mesure où je ne les avais jamais vu, j’étais plutôt content. Le set est propre, sans fioritures, mais bizarrement, il y a assez peu de public (enfin, tant mieux pour ce qui étaient là, moi y compris).
Dimanche
On commence cette dernière journée sur Ufomammut, bien lourds, bien énervés. Le trio italien a toujours la patate sur scène et après 9 albums, ils arrivent toujours à communiquer beaucoup, beaucoup d’énergie. Comme pour Danko Jones, je n’ai jamais beaucoup écouté Ugly Kid Joe, c’est un peu une découverte plaisante en ce début d’après-midi. On est pas dans l’originalité, évidemment, mais en tout cas, en festival, ça marche bien.
Je fais parti des quelques-uns à avoir préféré les anciens de Bolt Thrower au reste de l’affiche à ce moment là (BFMV, Thou). Effectivement, Memoriam, c’est simple, c’est des riffs agressifs mais accrocheurs, ça fait pas dans la finesse, mais ça fait du bien de pas être fin parfois.
On continue pas dans la finesse de toute façon, puisqu’Eyehategod ne font pas non plus dans la dentelle. Riffs lourds avec des teintes de rock sudistes et un chant crié, les originaires de Louisiane, qui n’en sont pas à leur premier passage au Hellfest mettent tout le monde d’accord (dans le public au moins).
Concert attendu pour ma part, Black Label Society. Il faut commencer à creuser pour se faire une place devant la Main stage, certains campent et restent assis pendant le concert : il faut pas se fatiguer avant Metallica. Un Zack Wilde en forme, un meilleur son que la dernière fois que je les ai vu (2013 il me semble). Je lâche les Main Stage pour la journée (oui, je reviens dessus plus bas) histoire de reprendre un coup de boost avec Napalm Death pour assurer la dernière soirée.
Et Metallica alors ?
Au risque de choquer : je ne suis pas allé voir Metallica. Pour deux raisons : déjà, c’est pas mon truc. J’étais devant Megadeth pour la 3 ou 4ème fois, idem pour Slayer chaque fois qu’ils sont passés, mais pas Metallica, j’accroche pas, je comprends pas la hype autour de ce groupe, d’autant plus aujourd’hui, alors que ça fait un moment qu’ils n’ont pas produit un son intéressant (et j’étais pourtant devant la mainstage pour Black Label Society) et que Lars Ulrich, de mon point de vue, a autant de groove qu’un maçon avec une sciatique.
L’autre raison, c’est le côté démesuré, diva, de leur passage : loge de 900m2, cachet exorbitant (on parle de 1 à 5 millions), etc. Ça me gêne. J’ai quand même participé à la fin du concert, au loin, pour me dire que j’avais bien fait de ne pas rester debout 6 heures pour tout voir. Chacun son truc : j’aurais enduré ça pour d’autres groupes, mais pas Metallica.
Parce que de l’autre côté, il y avait quand même Mercyful Fate puis Orange Goblin. Pour le coup, ce dernier concert de la Valley était intense comme j’en ai rarement vu. 1000 personnes, à vue de nez, mais tout le monde avait vraiment fait le choix d’être là et de participer à ce concert : circle pits, wall of death, tout y était et dans la bonne humeur. Parfait pour se dire adieu après 4 jours.
Le bilan de l’édition 2022 ?
4 jours, c’est beaucoup. On a vu un paquet de groupes, on s’est pas emmerdé une seule seconde, mais physiquement, 4 jours à enchaîner les concerts, ça use. Mais qu’est-ce que c’était cool !
Évidemment, le Hellfest poursuit sa progression vers un festival plutôt mainstream, réseaux sociaux, comme on en parlait dans l’article précédent. Certains concerts de groupes assez légendaires sont désertés au profit de groupes qui ont pignon sur rue sur Instagram, c’est un fait. Mais qui peut-on blâmer ? L’orga ? Le public ? La scène qui évolue ? Personne ?
Hellfest 2023
Pour la prochaine édition, on sait d’ores et déjà que ce sera une édition de 3 jours, sur une semaine. On revient au format classique. Comme chaque année, les pronostics fusent : quels groupes peuvent rivaliser avec la grosse tête d’affiche précédente ? Certains parlent d’AC/DC, on verra bien.
Question billets, je pense que l’édition 2023 ne va pas s’arranger. La capacité du fest reste la même, la demande augmente. Donc : les prix vont encore prendre un peu et surtout, tout le monde va se jeter dessus. Les préventes commenceront en octobre, je vous engage à réserver votre créneau dès qu’une date sera communiquée.
Et enfin, si vous voulez faire le match retour pendant les vacances, n’oubliez pas le Motocultor du 18 au 21 aout : il y a encore des pass, c’est moins cher, et la programmation n’est pas en reste : Vader, Leprous, Orange Goblin, Sick of it all, Behemoth et j’en oublie plein. Je vais me laisser tenter.
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