Pour ne pas trop dépareiller avec les albums qu’on présente d’habitude, on ressort une vieillerie (dans le bon sens du terme, évidemment). Je ne sais pas s’il est très utile de présenter les Eagles, et encore l’album moins Hotel California, dont le tube éponyme est et restera connu et apprécié de tous. De notre côté on va surtout parler de l’album, parce que oui, au delà du tube, il y a d’autres morceaux sur cet album.
1976, 5ème album du groupe californien qui a déjà connu le succès avec l’album One of these Nights, Hotel California a toujours eu un truc qui m’intrigue : le tube, single de l’album est placé en première piste. Je ne sais pas ce que ça implique, si le groupe a pu se dire : « ceux qui veulent écouter notre tube, on va leur faciliter la vie » ou « de toute façon, nos autres morceaux sont au moins aussi bien, donc ils laisseront tourner le disque« . Pour ma part c’est ce que j’ai fait, le 33 tours tournait, je l’ai laissé (d’abord par flemme, et puis en fait vu que ça m’a plu, j’ai continué).
Il faut dire que ce premier morceau reste assez énigmatique : on est assez loin de ce que produit musicalement le groupe en temps normal. On pourrait voir les Eagles comme les Beach Boys du country-rock (pour les arrangements de choeurs et l’harmonie), et il faut dire que ce morceau reflète assez peu cette définition : choeurs à l’unisson, chant principal beaucoup plus « parlé » que sur la majorité de leurs autres morceaux. On est donc pas tout à fait dans leur registre, mais sans tergiverser : c’est et ça restera un tube.
Le deuxième titre « New Kid In Town » renoue avec le savoir faire du groupe. Forte influence country avec quelques éléments de rythmes hispanisants (et oui, c’est la Californie quand même), des choeurs à plusieurs voix déployés en fond du refrain et sur toute la fin du morceau. On a pas trop de mal à comprendre pourquoi ce morceau a obtenu un Grammy pour ces arrangements vocaux.
Passons rapidement sur « Live on the fast lane », qui est un morceau beaucoup plus classique quand on parle de rock américain des années 70, pour écouter directement Wasted Time (et sa reprise orchestrale à la suite sur l’album). En dehors du fait que ce morceau montre clairement le goût du groupe pour les arrangements, c’est surtout l’harmonie qui est placée au-dessus de tout avec les Eagles. Wasted Times n’est pas juste un slow, passage obligé des groupes de rocks des années 70, c’est vraiment la signature du groupe : développer une harmonie assez complexe, en partant sur une base de morceau de pop-rock. Si on est complètement honnête, ça colle plus avec la BO d’un film genre grosse production. Pour le reste, citons les morceaux Pretty Maids All In A Row et Try and Love Again, qui développe toujours le style des Eagles : entre Neil Young, les Beach Boys et Kiss.
Cet album est un chef d’oeuvre complet à sa sortie, aussi bien critique que commercial, et même des décennies après, c’est une pièce que chacun se doit de posséder et d’écouter au moins une fois par semaine jusqu’à avoir un pied dans la tombe. Mélodie, harmonie, le travail du groupe est à son apogée. Bon, il faut le dire aussi, les Eagles ont rarement fait de la merde et, une fois écouté cet album, vous passerez sans aucun doute au reste de la discographie.
À noter également : le documentaire de 3 heures, « History of the Eagles » dispo sur Netflix 🙂
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