Je suis un peu retombé sur cet album par hasard, album qui m’avait bien marqué à l’époque de sa sortie. C’était ma première rencontre avec la musique de Devin Townsend, et son projet « méchant », Strapping Young Lad (SYL).
Déjà Devin Townsend, c’est qui ? C’est un des gros pilliers du métal actuel. Un canadien un peu barré, très sympa au demeurant, super productif, qui accumule les projets et nous inonde de sa musique. Le dernier en date le réuni à Serj Tankian (System of a Down) et Ishahn (ancien leader d’Emperor). Bref, Devin Townsend passe pour avoir un trouble bipolaire qui le ferait aller et venir entre 2 de ses projets phares : Devin Townsend Band (pour résumer, le groupe gentil) et SYL (le groupe méchant, qui n’existe plus depuis 2007, à croire que Townsend a soigné sa bipolarité). Ça sent la mise en scène tout ça, mais c’est pas bien grave.
Devin Townsend, que l’on aime ou pas, pourrait être qualifié de génie du métal. Il est repéré par Steve Vai à 19 ans et chante sur l’album Sex and Religions, en 1989. Mais en plus d’être un putain de chanteur, c’est un guitariste très créatif et un compositeur hors-pair. Pour SYL, Devin Townsend a réussi à s’entourer de poids lourds du métal, à commencer par Gene Hoglan, the Atomic Clockwork.
Alors que pour beaucoup, l’album phare de SYL est et sera toujours City, je préfère parler d’un autre, moins connu, sorti en 2005 (soit un des derniers albums du groupe) : Alien.
Bon, que ce soit dit directement, cet album, très représentatif de la musique du groupe, ne fait que peu dans la dentelle. Les premières secondes du morceau « Imperial » annoncent tout de suite la couleur : c’est ce que l’on appelle communément un rouleau compresseur dans les oreilles (autant au niveau musical que’au niveau production). Le groupe pioche allègrement dans le vocabulaire de la musique indus (synthé, visuels, sons électro et une production assez aseptisée) tout en déployant une atmosphère relativement sombre. Autre morceau à écouter impérativement : « Shitstorm » (littéralement… la tempête de merde), qui concentre pas mal d’éléments de la musique de Townsend : gros riffs rythmiques, solos de guitare très techniques, chœurs, et nappes de synthé. C’est complètement progressif au final.
Ce qui est assez intéressant avec ce groupe, c’est qu’au final, peu de musiciens pourraient rassembler autant d’éléments / de références tout en restant complètement cohérent dans l’idée transmise. C’est un peu le gros savoir faire de Townsend sur tous ses projets.
Devin Townsend, c’est au choix, on aime ou on aime pas, mais on ne reste pas indifférent.
love?, Possessions, Shine… Alien est bourré de petites tueries. Un album mieux produit et, à mon sens, plus aboutit musicalement que City.