Je me revois à Helsinki au festival Tuska 2011, sous une tente dont la chaleur suffocante embrasait la scène Inferno, à contempler un groupe mystérieux, sataniste dans l’âme, composé de Nameless Ghouls et d’un chanteur auto-proclamé Papa Emeritus. Ce fut une bonne claque et le début d’une belle aventure religieuse qui continue encore aujourd’hui, « If you have Ghost you have everything »! Depuis mon initiation en cette journée d’été 2011, je n’ai cessé de suivre l’évolution du groupe de « rock 70’s/métal/pop/ce que vous voulez » suédois qui vient cette année de gravir une nouvelle marche avec leur troisième album : Meliora. Une nouveau visuel inspiré de l’art déco américain des années 20, un « nouveau » chanteur Papa Emeritus III; bref, une trinité qui mérite qu’on s’y attarde.
Meliora se compose de trois parties, le tout entrecoupé par deux interludes musicaux Spöksonat joué à la cithare et Devil Church. L’album commence avec une certaine poésie pour petit à petit élever l’auditeur grâce à la puissance de morceaux tels que Mummy Dust et Majesty; le tout afin d’atteindre l’Absolution et de se clôturer sur l’apothéose théâtrale qu’est Deus In Absentia. Le ton de l’album se veut solennel, les guitares plus présentes s’imposent davantage afin de mettre en valeur le charisme de Papa Emeritus III
Cet opus s’inscrit ainsi dans la continuité des albums précédents avec les sonorités vintages qui font l’originalité du groupe. Spirit est une belle introduction qui cite le poème Imitation d’Edgar Allan Poe et qui invite ainsi l’auditeur a suivre le groupe dans les sublimes méandres de Meliora. Une fois à bord, Ghost commence son ascension avec From the pinnacle to the pit et notamment une ligne de basse puissante, le tout sublimé par un riff de guitare et un refrain des plus jouissif « You are cast out from the heaven to the ground, Black and Feathers falling down… » inspiré de la chute de Lucifer.
Meliora dispose de musiques assez diverses telles que Cirice, dont l’intro est digne des films d’horreur des années 70 ; ou encore He is, une magnifique ballade sur laquelle on peut découvrir le timbre de voix de Papa Emeritus III définitivement plus grave, plus solennel. Mummy Dust et Majesty qui sont les chansons les plus agressives de Meliora, transportent ainsi l’auditeur dans un élan plus rythmé et plus sérieux. Enfin la troisième partie clôture l’album sur une fin spectaculaire et plus dramatique avec Absolution et Deus in Absentia dont le refrain résonne comme un triomphe « The world is on fire and you are here to stay and burn with me. A funeral pyre and we are here to revel forever. The world is on fire and we are tied as one eternally. A funeral pyre and we are here to revel forever more. »
Avec Meliora, Ghost signe un album poétique, assez hétérogène dans ses sonorités mais savamment construit pour créer une harmonie et un ensemble des plus sublimes. Un petit chef d’œuvre qui n’illustre qu’une infime partie des talents de ce groupe.
A noter enfin, pour les amateurs de beaux objets et goodies en tout genre : le coffret vinyle, qui fait vraiment plaisir à recevoir, avec 2 vinyles (Meliora + Cirice/Zenith), un lot de photos et un poster du groupe :
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[…] l’opportunité d’aller embêter un groupe qu’on aime particulièrement : Ghost, dont nous avons déjà parlé pour leur dernier album Meliora, qui a gentiment délégué une Nameless Ghoul (une goule sans nom) pour répondre à nos questions […]